2013年~2023年:10年。 私たちは、映画、ビデオ、フィルム・パフォーマンスで10年間一緒に仕事をしてきました。私たちは: 2013年、長編映画『Le coeur du conflit』の制作をきっかけに結成された日仏デュオ。エコロジーへの関心を背景に、映画への愛を描いたこの映画は、福島の余波を受けた日本人男性とフランス人女性の出会いをドラマチックに描かれている。

 

不思議な混血映画と形容されるこの本編は、多くの枝と根を持つ樹木の幹であり、他の舞台(日本での展覧会、ポンピドゥー・センターでのシネ・パフォーマンスなど)での多くの作品が、この作品と密接にリンクし、この作品を灌漑している。

FIDマルセイユ国際映画祭で同時に3つの賞を受賞したこの映画は、2020年3月11日にようやく映画館で公開された。コロナによる強制的映画館の閉鎖ではあったが、最終的には実り多く、濃密なものだった。映画館が閉鎖されている間、私たちはいくつかの企画を書き、映画における将来を考えた......映画ファンとして思い入れのある大スクリーンへの復帰を待つ間、私たちはエピソード形式の短編を考案し、パソコンで見られるように軽くした。この時期、いくつかのユニークな企画から映画が生まれた。製作中の長編映画とその予備:これらの短編映画は、これらのプロジェクトから生まれ、その内容とトーンを受け継いでいる。出会い、ユーモアと愛、親密さと政治を文化の違いのプリズムでとらえ、コードや決まり文句を使ったゲーム、既存の形式へのオマージュと挑戦、賞賛と「バーレスクなサイエンスフィクション」の鍛錬。

2022年にポンピドゥー・センターでビデオインスタレーション『Un film qui n'a pas pris une ride』として、2023年6月にはパンタン映画祭で短編映画として。さらに撮影を再開し、小本「江口方康」を出版し、パフォーマンスを行い、9月にはLa Chambre verteというフェスティバルでスライドショーを発表。

 

私たちの映画のジャンルを、フランスと日本という2つの文化的アイデンティティという意味でも、リネンとコットンが織り込まれた "メティス "織物のような形式的な意味でも、"メティス "と表現したい。この比較は、2つの主体性の織り成す、「ミルフィーユ」の一形態である私たちの作品とよく合致する。

 

 

 

2013 – 2023 : 10 ans. Voilà dix ans que nous oeuvrons ensemble à des films, des vidéos, des ciné-performances. Nous : Judith & Masa, un duo franco-japonais qui s’est constitué en 2013 autour de l’aventure d’un long métrage, Le coeur du conflit. Film d’amour et d’amour du cinéma sur fond d’inquiétudes écologiques, le film met en abîme la rencontre d’un japonais et d’une française après Fukushima, Judith & Masa, que nous incarnons devant et derrière la caméra.

Qualifié de film OVNI et métis, ce long métrage fut le centre, le tronc d’un arbre à plusieurs branches et racines : autant de travaux sur d’autres scènes (Exposition au Japon, Ciné-performances au Centre Pompidou…), qui lui sont intimement liés et qui l’ont irrigué.

Trois fois primé au FID, le film est finalement sorti en salle le 11 mars 2020, quelques jours avant le premier confinement… Une fois passée la déception de cette sortie « avortée », comme beaucoup de cinéastes et auteurs, le confinement a été pour nous l’occasion d’une résidence d’écriture forcée. Forcée mais finalement féconde et intense. Nous avons écrit plusieurs projets et envisagé notre avenir du cinéma, pendant que les salles étaient fermées… Nous avons conçu des formes courtes, en épisodes, plus légères à visionner sur un ordinateur, en attendant le retour au grand écran, auquel, cinéphiles, nous sommes très attachés. Plusieurs films sont nés de cette période, plusieurs projets singuliers. Des longs métrages en chantier et leurs pièces détachées : ces formes courtes, issues de ces chantiers et qui en reprennent la teneur comme la tonalité. Les thèmes qui nous sont chers, traités avec nos styles entrelacés : rencontre, humour et amour, intime et politique pris dans le prisme de nos différences culturelles, jeux avec les codes et les clichés, hommages et mises en question des formes déjà existantes, exercices d’admiration et « science-fiction burlesque ». Certaines de ces pièces détachées de nos grands chantiers ont vu le jour : sous forme d’installation vidéo au centre Pompidou en 2022, Un film qui n’a pas pris une ride, puis de court métrage au Festival de Pantin en juin 2023, tandis que nous rentrions du Japon où notre long métrage a enfin pu être programmé. Et aussi : reprises de tournages, édition d’un petit livre, performances et Diaporama en ce mois de Septembre dans un Festival (La Chambre verte) …

 

J’aime qualifier de métis le genre de notre film : ceci autant par rapport à sa double identité culturelle, française et japonaise, que par rapport au sens formel, comme on parle d’un tissu métis, fait de lin et de coton entrelacés. Cette comparaison va bien avec nos travaux, formes de tissages de deux subjectivités et forme de « millefeuille ».

 

 

 

 

Biographie des auteurs

 

Judith Cahen

 

Cinéaste, Judith Cahen est actrice dans ses films La croisade d’Anne Buridan, La révolution sexuelle n’a pas eu lieu, ADN (About David Nebreda), Les répliquants… et parfois dans ceux des autres (Code 68, Anne Buridan aime les défis, de Jean-Henri Roger). Elle a choisi de prolonger son geste sur d’autres scènes, développant une forme de cinéma continué qui l’a menée jusqu’au Japon pour sa performance Les opérateurs d’échange (Villa Kujoyama, Kyoto). Interrogeant les frontières ténues entre le cinéma, le théâtre, les arts plastiques et la danse contemporaine, elle réalise aussi des performances, Ateliers de Création Radiophonique pour France Culture (À nos corps défendants d’après Les premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille de Tiqqun) et d’autres formes qui lui permettent de se tenir sur les lignes de crête de ces frontières . Elle développe son travail sur la question du corps et la figure de l’acteur devant et derrière la caméra en s’associant avec plusieurs artistes de la scène contemporaine parmi lesquels Emmanuelle Huynh et Akira Kasaïe (Spiel, Tokyo, Paris), Alain Michard, Alberto Sorbelli, Olivier Bardin, Joris Lacoste et Jeanne Revel (les Jeux W), Sabine Macher (Le flou de flouz), Marta Izquierdo Munoz (Embarazada), Laurie Peschier Pimont (Extension orange) tout en participant activement au collectif pointligneplan. Depuis 2013, elle travaille avec Masayasu Eguchi (Cf. rubrique performances, films et expositions, 2013-2016) . Cette année, elle est invitée aux Beaux Arts de Paris pour une carte blanche conçue comme un portrait chinois.

 

 

 

Masayasu Eguchi

 

Masayasu Eguchi est né à Saga au Japon. A 23 ans, il  monte sa compagnie de théâtre musical à Tokyo. Le rêve d’un film le pousse à voyager autour du monde. Asie, Australie, Europe, il parcourt la planète pendant plus d’une année avant de poser provisoirement ses valises à Londres où il réalise  son premier cours métrage. C’est à 25 ans qu’il débarque à Paris, avec une performance de buto au Centre Georges Pompidou. Après avoir travaillé comme assistant réalisateur sur deux long-métrages de Takashi MIIKE, il produit et réalise, en 2008, le film documentaire Goendama (retenu au palmarès du BEST-TEN de Kiné-jun meilleur film documentaire au Japon). En 2011, au Musée d'Art Contemporain de Tokyo, il crée une installation video dans le cadre de l'exposition autour de l'artiste Kyoji TAKUBO (La chapelle Saint Vigor). Avec Le printems de Hanamiyama Fukushima-, il signe son deuxième film documentaire. Depuis 2013, il travaille avec Judith Cahen(Cf. rubrique performances, films et expositions, 2013-2016)